La buvée des veaux

Les quantités de lait à donner aux veaux nouveau-nés font depuis toujours l’objet de discussions: les avis divergent selon les expériences faites sur les exploitations. Ce qui est certain, c’est que si l’on donne au veau du lait à volonté en petites portions, le gain de poids journalier est plus important et le veau est généralement en meilleure santé.

Lien vers l’article Conseil: «De la naissance au sevrage: assurer un bon départ aux veaux» (TORO 01/2014)

Du lait à volonté

Sur de nombreuses exploitations, ces solutions ne sont réalisables qu’avec un automate d’allaitement ou une cuve à yogourt (lait entier acidifié).

 

Article conseil (PDF)
Du yogourt pour les veaux (01/15)

Toujours la tétine

Faire boire les veaux à la tétine active le réflexe de fermeture de la gouttière œsophagienne; le lait arrive ainsi directement dans la caillette et non pas dans le rumen. Lorsqu’un veau boit du lait directement dans un seau, le réflexe n’est pas activé et une quantité plus ou moins importante de lait arrive dans le rumen et y reste.

De la caillette au rumen

A la naissance du veau, la caillette est le plus gros des quatre estomacs (capacité de 2 litres env.) et est spécialement conçu pour la digestion du lait. Si le veau ingère de trop grandes quantités de lait à la fois et de manière précipitée, la gouttière œsophagienne ne se ferme pas et le lait arrive dans le rumen

 

 

Penser à la panse

Dans la panse, le lait n’est pas digéré. Il fermente et abîme la paroi du rumen. Cette affection grave survient surtout si le débit de lait est trop important et que le veau boit vite ou à même le seau. 

Des exemples tirés de la pratique

Vous avez fréquemment de veaux à problèmes et vous ne savez pas comment améliorer la situation? Voici quelques conseils pratiques qui pourront changer la donne

Une tétine par veau

Exemple tiré de la pratique: 

Sur l’exploitation familiale, l’agricultrice Anna D. s’occupe de la buvée de veaux. Elle raconte: «Nous avions souvent des problèmes d’infection avec des diarrhées ou de grippe. Nous avons réussi à enrayer la contamination depuis que chaque veau a sa propre tétine. Et je stérilise les tétines à l’eau bouillante tous les jours!». Elle fait une liste avec un numéro pour chaque veau et numérote les tétines en conséquence.

Les seaux et les tétines utilisés par différents veaux et qui ne sont pas correctement nettoyés favorisent la transmission de germes pathogènes. C’est pour cela que les maladies se transmettent souvent d’un veau à l’autre.

 

 

Pas de lait non commercialisable!

Exemple tiré de la pratique:

L’agriculteur Toni L. raconte: « Avant, quand c’était encore mon père qui s’occupait des veaux, ces derniers étaient nourris avec du lait non commercialisable. Mon père trouvait que cette solution était économique et un bon moyen d’écouler ce lait. Il a mis un certain temps à comprendre que les veaux étaient souvent malades à cause de cela et que cela entraînait un facteur de coût important. Depuis que nous ne donnons plus que du lait de tank à nos veaux, leur état de santé s’est durablement amélioré!»

Ne donnez pas de lait non commercialisable (pour cause de comptage cellulaire élevé ou de traitement aux antibiotiques) à vos veaux. Ce lait contient des bactéries pathogènes qui affaiblissent l’immunité et la santé des veaux («lait mammiteux») ou posent des problèmes de bactéries antibiorésistantes («lait aux antibiotiques»). 

Quand les veaux se tètent entre eux


Exemple tiré de la pratique:

Claudine F., agricultrice: «Je me rappelle que nos veaux se tétaient souvent mutuellement. Depuis que nous ne les nourrissons plus qu’avec des tétines à résistance élevée reliées à un tuyau, la situation s’est beaucoup améliorée. Les veaux peuvent satisfaire leur besoin de succion plus longtemps.

Si vos veaux se tètent mutuellement, c’est un signe que quelque chose ne vas pas au niveau de l’élevage. Soit ils ne peuvent pas assouvir pleinement leur besoin naturel de téter, soit ils ont faim ou sont soumis à des conditions stressantes.

Un sevrage en douceur

Exemple tiré de la pratique:

Matthias Z., chef d’exploitation, raconte: «Notre étable n’était pas très spacieuse; de plus, nous y avions installé les box à veaux. Nous devions faire en sorte que les veaux sevrés rejoignent rapidement la zone des jeunes animaux pour faire de la place aux «bébés» suivants. Depuis que la zone des veaux est séparée du reste de l’étable, la situation est plus étendue. Nous laissons les veaux sevrés quelques jours de plus dans leur environnement familier, avec la même nourriture. La phase de transition est ainsi plus douce. Leur pelage reste brillant et la croissance ne faiblit pas».

Evitez de faire coïncider la phase de sevrage avec un changement d’étable ou de groupe pour ne pas accumuler les facteurs de stress.